Carte de Saint-Barthélemy

L’île de Saint-Barthélemy vue du ciel © Franck Mazéas

Saint-Barthélemy

Saint-Barthélemy
L’île de Saint-Barthélemy vue du ciel © Franck Mazéas

L'île de Saint-Barthélemy

Au nord des Petites Antilles, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, de son nom amérindien Arawak Ouanalao « iguane dessus », est une île vallonnée au climat très sec, entourée de 18 îlets. Issue du même banc géologique que Saint-Martin et Anguilla, Saint Barth partage, avec ces îles proches une grande partie de sa biodiversité. Plusieurs espèces sont dites subendémiques, endémiques à ces trois îles. Sa biodiversité sous-marine est également remarquable, il s’agit de l’un des sites les plus riches en espèces coralliennes des Antilles françaises.

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24
km2
Superficie terrestre
4 000
km2
Superficie marine
10 585
habitants en 2023

286

m
point culminant, Morne Vitet

Quelques repères à Saint-Barthélemy

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Carte de Saint-Barthélemy

Lieux emblématiques

Anse de Colombier, zone de protection simple de la RNN de Saint-Barthélemy © RNN Saint-Barthélemy

Anse de Colombier, zone de protection simple de la RNN de Saint-Barthélemy © RNN Saint-Barthélemy

La Réserve naturelle nationale de Saint-Barthélemy

Créée en 1996, gérée à l’origine par l’association GRENAT, puis par l’Agence territoriale de l’environnement, cette réserve préserve 1 200 ha d’espaces marins, herbiers et récifs coralliens. Elle s’étend sur 5 secteurs disjoints : les Gros Îlets et Pain de sucre au large de Gustavia, les eaux environnant les îlets Fourchue, Frégate et Toc-Vers, l’anse de Colombier, une zone au nord-est autour de l’îlet Tortue, ainsi que le lagon du Grand Cul-de-sac et les baies du Petit Cul-de-sac et de Marigot.

La Grande saline © Amandine Vaslet

La Grande saline © Amandine Vaslet

La Grande Saline

Zone humide de 18 hectares façonnée par l’Homme pour l’exploitation du sel, dont la production a pris fin dans les années 1970, ce site abrite aujourd’hui quelques espèces d’oiseaux limicoles et marins. Une population de petites sternes (Sternula antillarum) a pris l’habitude de faire son nid sur les anciens murets de pierre.

Fort Karl © Conservation du littoral

Fort Karl © Conservation du littoral

Fort Karl

Le Fort Karl, érigé à l’époque de l’occupation suédoise, tout comme les fortifications Gustaf et Oscar, encadraient et protégeaient autrefois Gustavia. Aujourd’hui, seuls les vestiges du Fort Karl sont visibles au sommet de cette colline rocheuse recouverte d’une forêt littorale sèche. Le site de 1,3 hectares appartient depuis 2007 au Conservatoire du Littoral et sa gestion a été confiée à la Réserve Naturelle de Saint-Barthélemy. Sa végétation est adaptée aux conditions arides avec des Cactus cierge (Pilosocereus curtisii) ou encore des espèces emblématiques de la forêt littorale sèche, tels que le Mapou gris (Pisonia subcordata) ou encore le Gommier rouge (Bursera simaruba).

Lieux d'intérêt
À Saint-Barthélemy
11

espèces sur les 100 considérées comme les plus envahissantes au monde sont présentes sur le territoire

En savoir plus
L’orchidée mauve (*Psychilis correllii*) © Philippe Feldmann

L’orchidée mauve (Psychilis correllii) © Philippe Feldmann

L’orchidée mauve

L’orchidée mauve (Psychilis correllii) possède, comme son nom vernaculaire l’indique, des fleurs colorées rose violacées. Cette orchidée est caractéristique des milieux secs, rocheux, dégagés et ensoleillés. Présentes uniquement sur les îles du nord. Sa régression actuelle résulte de la destruction de son habitat liée à une urbanisation galopante et par le pâturage des chèvres divagantes.
Statut UICN : non évalué.

Le Molosse commun (Molossus molossus) © Gérard Issartel

Le Molosse commun (Molossus molossus) © Gérard Issartel

Le Molosse commun

Comme souvent en milieu insulaire, les chauves-souris sont les seuls mammifères indigènes de Saint-Barthélemy. Six espèces sont recensées sur l’île, dont le Molosse commun (Molossus molossus), une petite chauve-souris insectivore qui participe à la régulation des insectes nuisibles pour l’être humain, comme les moustiques. De nombreuses idées reçues circulent sur les chauves-souris et leur associent une mauvaise réputation, injustifiée, car elles ne transmettent pas de maladies directement à l’Homme tant qu’elles ne sont pas intentionnellement manipulées. Victimes de la disparition de leurs habitats naturels, de pollutions ou encore de prédations par les chats, toutes les espèces de chauves-souris sont strictement protégées.
Statut UICN : préoccupation mineure.

Patate de Saint-Eustache (*Ipomoea sphenophylla*) © Karl Questel

Patate de Saint-Eustache (Ipomoea sphenophylla) © Karl Questel

La Patate de Saint-Eustache

La liane grimpante appelée Patate de Saint-Eustache (Ipomoea sphenophylla) a été identifiée en 2014 sur Saint-Barthélemy. L'aire de répartition naturelle de cette espèce endémique des Petites Antilles se situe dans les îles du nord, plus précisément les îles de Saint-Eustache et de Saint-Barthélemy.
Statut UICN : non évalué.

Tortue imbriquée (*Eretmochelys imbricata*) © ATE

Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) © ATE

La Tortue imbriquée

Trois espèces de tortues marines, la Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la Tortue Verte (Chelonia mydas) et plus occasionnellement la Tortue Luth (Dermochelys coriacea), viennent pondre sur le littoral de Saint-Barthélemy. Elles se hissent sur les plages grâce à leurs pattes puissantes, et creusent un trou dans lequel elles pondent plusieurs dizaines d’œufs, parfois plus d’une centaine. Les œufs vont éclore en même temps, et les tortillons se précipiteront vers la mer. Il est particulièrement important de rester à distance pour ne pas déranger une tortue en ponte, ou interrompre la trajectoire des petits lors de leur cheminement vers la mer. Toutes les espèces de tortues sont intégralement protégées.
Statut UICN : vulnérable (Tortue Luth), en danger (Tortue verte), en danger critique (Tortue imbriquée).

Le Typhlops de Saint-Barthélemy (*Antillotyphlops annae*) © Karl Questel

Le Typhlops de Saint-Barthélemy (Antillotyphlops annae) © Karl Questel

Le Typhlops de Saint-Barthélemy

Le Typhlops de Saint-Barthélemy (Antillotyphlops annae), reconnaissable à sa couleur rosâtre, est le seul serpent strictement endémique de St Barth. Découvert en 1996, ses observations sont rares, du fait de sa discrétion, de sa très petite taille et de son comportement craintif. L’île compte plusieurs autres espèces de serpent sub-endémiques, dont la Couleuvre d’Anguilla (Alsophis rijgersmaei), mais également plusieurs espèces introduites tel que le Serpent des blés (Pantherophis guttatus), passager clandestin dans les livraisons de plantes, dont le comportement de prédation pourrait être une menace pour la faune de l’île.
Statut UICN : non évalué (Typhlops), en danger (Couleuvre d’Anguilla).

La Murène verte (*Gymnothorax funebris*) © Karl Questel

La Murène verte (Gymnothorax funebris) © Karl Questel

La Murène verte

La Murène verte (Gymnothorax funebris) est l’une des espèces de murènes que l’on rencontre dans les eaux de Saint Barthélemy. Malgré leur faciès peu rassurant, les murènes sont des poissons timides et ne se montrent dangereuses que lorsqu’elles sont dérangées. Elles sont le plus souvent observées cachées dans des anfractuosités de coraux ou de rochers, la tête dépassant de l’entrée de leur cachette. Comme de nombreux poissons carnivores dans les eaux de Saint-Barthélemy, cette espèce peut être contaminée par une micro-algue du genre Gambierdiscus et la consommation de sa chair peut entraîner une intoxication grave, la Ciguatera. Cette espèce, comme tous les autres Anguilliformes, est protégée localement.
Statut UICN : préoccupation mineure.

Le cactus tête à l'Anglais (*Melocactus intortus*) © RNN de Saint-Barthélemy

Le cactus tête à l'Anglais (Melocactus intortus) © RNN de Saint-Barthélemy

Le cactus tête à l'Anglais

De nombreuses espèces végétales de Saint Barth sont adaptées pour supporter le stress hydrique, c’est-à-dire le manque d’eau. C’est le cas en particulier des Cactées, dont on trouve une dizaine d’espèces sur l’île et les îlets, dont le cactus tête à l'Anglais (Melocactus intortus). Il doit son nom à son céphalium rouge en son sommet qui évoque le chapeau de la garde anglaise. Ce cactus épineux et globuleux possède des fleurs roses et ses fruits rouges ont le goût d'airelles salées. Cette espèce menacée est protégée depuis 1988. En effet, le cactus tête à l'Anglais fait face à de nombreuses pressions : destruction de son habitat, prélèvement, prédation ou encore attaques parasitaires. La chenille d’un papillon introduit, la Pyrale du cactus, se délecte de ces cactus, jusqu’à les tuer.
Statut UICN : préoccupation mineure.

Le Gaïac (Guaiacum officinale) © C. Delnatte

Le Gaïac (Guaiacum officinale) © C. Delnatte

Le Gaïac

Le Gaïac (Guaiacum officinale) est un petit arbre ne dépassant pas les 10 m de hauteur. Il est reconnaissable à ses branches tortueuses dont l'écorce vert olive est couverte de taches brunâtres, se détachant par plaques. Ses feuilles sont d'un vert luisant, ses fleurs bleues violacées recouvrent l'arbre deux fois par an, tandis que ses petits fruits sont d’un jaune orangé. Associé aux forêts sèches, sa surexploitation pour son bois, l’un des plus dense au monde, utilisé en construction et pour des usages médicinaux ont peu à peu conduit à sa disparition. Aujourd'hui protégée et largement cultivée par les habitants, c'est l'une des espèces végétales les plus répandues sur l'île.
Statut UICN : en danger.

Le Pélican brun (*Pelecanus occidentalis*) © R. Jantot

Le Pélican brun (Pelecanus occidentalis) © R. Jantot

Le Pélican brun

Le Pélican brun (Pelecanus occidentalis), appelé localement Grand gosier, est l’emblème de Saint-Barthélemy et il figure sur le blason de la collectivité. Un peu balourd à terre, il est au contraire majestueux en vol, avec ses deux mètres d’envergure, et effectue de spectaculaires plongeons verticaux pour attraper les proies qu’il a repérées dans l’eau (poissons et crustacés). Les individus immatures sont entièrement brun foncé tandis que les adultes ont le dos plutôt gris, le cou brun et blanc et le dessus de la tête jaune clair. Cette espèce est largement répandue dans le Golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, on la retrouve également en Martinique, en Guadeloupe et à Saint-Martin.
La population de Saint-Barth a été pratiquement anéantie par la contamination au botulisme dans l'étang de Saint-Jean, avec plus de 200 individus morts, la population de pélicans étant aujourd'hui réduite à moins de 10 individus sur l'île.
Statut UICN : préoccupation mineure.

espèces

Histoire naturelle & temps forts

-10 000

Séparation des autres îles du banc par l'élévation du niveau de la mer

1648

Installation de premiers colons, puis une occupation de l’île par intermittence

1493

Christophe Colomb baptise l’île du nom de son frère

1784

Après différents mouvements de colonisation (Indiens Arawaks, indiens caraïbe, français, anglais) l’île est acquise par la Suède

1877

Récupération de l’île par la France

1996

Création de la Réserve naturelle nationale de Saint-Barthélemy

2007

Saint-Barthélemy devient une collectivité d’outre-mer et n’est plus administrativement rattachée à la Guadeloupe

2009

Adoption du premier code de l’environnement de Saint-Barthélemy

2010

Création du (sanctuaire Agoa) pour les mammifères marins, qui couvre toutes les Antilles françaises

6 septembre 2017

Passage de l’ouragan Irma

Les récifs coralliens

Les récifs coralliens sont des écosystèmes très riches, utilisés comme zones de reproduction, de nurserie et d’alimentation pour de nombreuses espèces (mollusques, poissons, oursins, crustacés, etc.). Bien que jeunes et peu étendus, les récifs de Saint-Barthélemy abritent une grande diversité avec 75 espèces de coraux et de gorgones recensées parmi lesquelles le corail corne d’élan (Acropora palmata) ou encore le corail de feu (Millepora sp.) dont le contact est extrêmement urticant.

Le corail corne d’élan (*Acropora palmata*) © Sébastien Gréaux

Le corail corne d’élan (Acropora palmata) © Sébastien Gréaux

Les herbiers de phanérogames

On trouve, dans les eaux de Saint-Barthélemy, 5 espèces de plantes à fleur marines, les phanérogames, dont les plus communes sont l’Herbe à tortue (Thalassia testudinum) et l’Herbe à lamentin (Syringodium filiforme). Elles constituent la base de l’alimentation de nombreuses espèces (poissons, tortues, oursins, etc.) et constituent un abri pour les juvéniles. À Saint-Barthélemy, ces herbiers sous-marins sont essentiellement localisés dans les fonds de baies.

Herbe à tortue (*Thalassia testudinum*) © ATE

Herbe à tortue (Thalassia testudinum) © ATE

Les mangroves

Les mangroves sont peu développées à Saint Barthélemy, on les trouve sous forme de minces cordons autour des étangs et des lagunes côtières. Malgré leur faible étendue, elles ont, tout comme les étangs saumâtres, des rôles écologiques importants : nurserie pour de nombreuses espèces, refuge pour les oiseaux migrateurs, épuration de l’eau, protection contre l’érosion, etc. Quatre espèces de palétuviers sont présentes : le palétuvier rouge (Rhizophora mangle), le palétuvier blanc (Laguncularia racemosa), le palétuvier gris (Conocarpus erectus) et le palétuvier noir (Avicennia germinans). L’assèchement de certains étangs pour des projets d’aménagements urbains ou encore la lente dégradation de ces écosystèmes dû à l’interruption du lien avec la mer, entraîne la disparition des mangroves. Cet écosystème déjà peu étendu est donc fortement menacé.

Embouchure de l’étang de Grand Cul-de-sac © Karl Questel

Embouchure de l’étang de Grand Cul-de-sac © Karl Questel

Les forêts sèches

Historiquement, les forêts sèches recouvraient la plus grande partie de l’île. Elles étaient composées d’une flore xérophile, c’est-à-dire supportant bien la sécheresse : la plupart des espèces avaient des feuilles épaisses et coriaces, recouvertes d’un vernis ou de poils limitant les pertes en eau. La majorité de ce couvert végétal a été décimé au cours du 19e siècle, principalement à cause du pâturage. Ces végétaux ont pourtant un rôle important, leur système racinaire limite l’érosion et permet au sol de retenir l’eau de pluie.

Plateau de Gouverneur © Karl Questel

Plateau de Gouverneur © Karl Questel

Les plages

Transition entre les milieux marin et terrestre, les plages abritent une végétation adaptée aux sols sableux et aux embruns, dont le système racinaire, comme celui de la patate de bord de mer (Ipomoea pes-caprae), protège la côte de l’érosion. Les plages de Saint-Barthélemy sont des lieux de pontes pour trois espèces de tortues marines (la Tortue verte, la Tortue imbriquée et la Tortue luth). La laisse de mer, assemblage d’éléments naturels (coquillages, algues, éponges, etc.) laissés par les vagues en bord de plage, est une source de nourriture pour de nombreuses espèces, on y retrouve malheureusement de nombreux déchets issus des activités humaines.

Anse de Toiny © ATE

Anse de Toiny © ATE

Écosystèmes
Tortue imbriquée © Karl Questel

Tortue imbriquée © Karl Questel

À Saint-Barthélemy
0 %

du territoire est occupé par des forêts

En savoir plus

La biodiversité fragile de l’île

Malgré sa petite taille, Saint-Barthélemy abrite une flore diversifiée. Sa végétation se caractérise par des espèces capables de supporter le stress hydrique. Cependant, l’île ne compte quasiment plus de forêt, en raison d’une déforestation ancienne : quasiment toutes les forêts sèches ont été détruites pour les pâturages, en particulier l’élevage des cabris, dont l’impact sur l’écosystème est encore aujourd’hui important.
L’île ne possède que peu de ressources naturelles, son économie reposant principalement sur le tourisme de luxe. Si l’environnement est épargné par des activités industrielles, les milieux marins sont cependant fortement menacés par l’urbanisation littorale et les sommets des mornes, les rejets terrestres et les activités nautiques de plaisance. Les récifs coralliens sont également impactés par les cyclones et les maladies coralliennes.
L’île abrite certaines espèces d’oiseaux, notamment des espèces sensibles comme le Pluvier de Wilson (Charadrius wilsonia) et l’Echasse d’Amérique (Himantopus mexicanus). Saint-Barthélemy accueille aussi la plus grande colonie de Paille-en-queue à bec rouge (Phaethon aethereus), qui fait d’ailleurs l’objet d’un suivi annuel. Ces suivis permettent d’établir l’état de santé de ces populations. Les principales menacent qui pèsent sur ces espèces sont la destruction de leurs habitats, le dérangement ou encore à la prédation des poussins et des œufs par les espèces exotiques envahissantes telles que les rats et les chats.
Comme sur toutes les îles, les espèces introduites sont source de disparition d'espèces locales et d'appauvrissement de la biodiversité. Sur terre, en plus de nombreuses espèces végétales importées, l’introduction de reptiles exotiques est préoccupante, en particulier l’Iguane commun (Iguana iguana) qui entre en compétition avec l’Iguane endémique des petites Antilles (Iguana delicatissima). En mer, le Poisson-lion (Pterois volitans), présent depuis 2011 dans les eaux de Saint-Barthélemy, est un nouveau prédateur particulièrement vorace. Dans le cadre de sa mission de lutte contre les espèces invasives, l’Agence territoriale de l’environnement centralise les observations de poissons lions et organise des chasses sous-marines ciblant cette espèce exotique menaçant l’équilibre de la biodiversité marine.

enjeux
Pointe des Colibris © Olivier Delzon - INPN
territoire suivant
Guadeloupe