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31 % des sites ultramarins fréquentés par les tortues marines ont une activité de pontes en diminution

biodiversité & menaces
Pontes de tortues vertes à Mayotte © Alexandre Girard
Pontes de tortues vertes à Mayotte © Alexandre Girard
Source des données ONB logo

Les tortues marines, des espèces emblématiques

Les tortues marines, présentes sur Terre depuis plus de 100 millions d’années, ont su s’adapter à la vie aquatique. Leurs palettes natatoires les rendent particulièrement agiles dans l'eau. Dotées de poumons, elles alternent entre période à la surface pour respirer, réchauffer leur corps au soleil, s'accoupler, et plongées en apnée pour s'alimenter et se reposer au fond. Certaines effectuent des migrations phénoménales, sur plusieurs milliers de kilomètres, entre leurs zones de nourrissage et de ponte.

Sur les 7 espèces existantes, 6 espèces sont observées dans les eaux françaises et 5 espèces pondent sur le territoire français : la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue caouanne (Caretta caretta), la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) et la tortue luth (Dermochelys coriacea). La tortue luth est la plus imposante, pouvant atteindre jusqu'à 600 kg, tandis que la tortue de Kemp (Lepidochelys kempii) est la plus petite et la plus rare.

Activités de pontes de tortues marines en outre-mer

Visualisez les tendances par site sur une période de 7 ans

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Tortue verte (*Chelonia mydas*) © Benjamin Guichard
Tortue verte (Chelonia mydas) © Benjamin Guichard

Un cycle de ponte de la plage à la mer

Pour pondre, les tortues ont besoin de plages de sable, avec des caractéristiques spécifiques : formes, végétations de haut de plage... Si quelques pontes ont été observées en France hexagonale, la grande majorité a lieu sur les plages d’Outre-Mer. Comment se fait la ponte ? Les femelles se hissent sur les plages grâce à leurs palettes natatoires puissantes pour y creuser un trou dans lequel elles déposent leurs œufs. Elles y pondent de 50 à 150 œufs, qui écloront tous en même temps, permettant aux tortillons de remonter à la surface pour se précipiter vers la mer et gagner le large.

Un fort enjeu de conservation

Il est essentiel de surveiller l’évolution des populations pour prioriser les actions de conservation et évaluer l’efficacité des mesures en place [LR UICN : vulnérable (Tortue Luth, Tortue caouanne, Tortue olivâtre), en danger (Tortue verte), en danger critique (Tortue imbriquée)]. En effet, de nombreuses menaces pèsent sur les tortues marines : braconnage, collisions, captures accidentelles dans les engins de pêche, emmêlement dans et ingestion de déchets plastiques, prédation notamment par les animaux domestiques divaguant (chien, cochons), destruction des habitats, dérangement notamment durant la ponte, changement climatique.

Pour les tortues marines, le comptage des nids et des traces de ponte permet d’analyser les tendances de la population et d’évaluer ainsi la dynamique des populations. Cet indicateur, fondé sur les activités de ponte enregistrées sur une période de 7 ans au moins, permet d'appréhender les changements récents, tout en tenant compte de la variabilité démographique et environnementale.

Si les sites majeurs de ponte des tortues vertes semblent accueillir une activité de pontes constante ou en augmentation sur le territoire, il n’en est pas de même pour la tortue Luth. Sur le site majeur de Yalimapo, en Guyane, les pontes de tortue luth se sont ainsi drastiquement raréfiées ces dernières années, tout sur les autres sites de ponte des tortues luth de bon nombre de nos territoires ultramarins. Ce constat soulève des préoccupations pour la conservation de l’espèce.

Cet indicateur est alimenté sur les données de suivi des activités de pontes récoltées par les acteurs du GTMF. Un grand merci à eux !

Palétuviers, baie de Grand Cul-de-Sac marin, Guadeloupe © Gaëlle Vandersarren - Comité français UICN
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57 % des mangroves nationales font l’objet de mesures de conservation