Aller au contenu
Baie d'Oro, Île des Pins, Nouvelle-Calédonie © Hélène Udo / OFB

La Nouvelle-Calédonie,
un hotspot de biodiversité dans le Pacifique

Nouvelle-Calédonie
Baie d'Oro, Île des Pins, Nouvelle-Calédonie © Hélène Udo / OFB

Un endémisme terrestre remarquable et une diversité marine exceptionnelle

La Nouvelle-Calédonie se caractérise par le taux d'endémisme particulièrement élevé de sa flore (76 % d'espèces endémiques) et de sa faune terrestre, ainsi que l'existence d'écosystèmes terrestres remarquables : forêt humide, maquis minier, zones humides... La biodiversité marine est également d'une richesse exceptionnelle avec plus de 20 000 espèces recensées, dont plus de 400 espèces de coraux, plus de 2 000 espèces de poissons et 30 espèces de mammifères marins. L'archipel abrite la seconde plus grande barrière récifale au monde, longue de 1 600 km et quasi-continue.
Cette richesse est reconnue au niveau international par l'inscription des lagons de Nouvelle-Calédonie au Patrimoine mondial de l'UNESCO ou encore des lacs du Grand Sud sur la liste Ramsar.

16 624
km2
Superficie terrestre
1,4 million
km2
Superficie marine
271 407
habitants en 2017
1 628
m
point culminant, Mont Panié

Quelques repères en Nouvelle-Calédonie

Cliquez sur la carte thématique pour vous repérer en un coup d'œil !

Télécharger la carte thématique

Lieux emblématiques

Parc naturel de la Mer de Corail © Anne Littaye / OFB
Parc naturel de la Mer de Corail © Anne Littaye / OFB

Le Parc naturel de la Mer de Corail

Créé en 2014, dans le but de « de protéger la biodiversité exceptionnelle de l’espace maritime de Nouvelle-Calédonie, tout en permettant un développement économique responsable et durable », le Parc naturel de la mer de Corail couvre 1,3 millions de km2, soit l’ensemble de la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie. Elle intègre les récifs d’Entrecasteaux, remarquables par les importantes populations de tortues vertes et d’oiseaux marins qui s’y reproduisent en grand nombre.

Poisson-coffre dans les récifs d’Entrecasteaux © DR
Poisson-coffre dans les récifs d’Entrecasteaux © DR

Les lagons, inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO

Depuis juillet 2008, les lagons de Nouvelle-Calédonie sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de leur diversité exceptionnelle et de leur bon état de conservation. Ce bien "en série", c'est à dire composé de six zones géographiques distinctes a été le premier site ultra-marin à être reconnu comme tel.

Chutes de la Madeleine, Nouvelle-Calédonie © Hélène Udo
Chutes de la Madeleine, Nouvelle-Calédonie © Hélène Udo

La région des lacs du Grand Sud

Cette région de 43 970 ha, inscrite sur la Convention de Ramsar depuis 2014, se compose de forêts humides, de maquis miniers, de marais arbustifs et de rivières, ruisseaux et lacs intermittents et permanents, notamment le lac de Yaté. Elle abrite des espèces qui ne vivent nulle part ailleurs. Considérée comme le plus grand réservoir d’eau douce de Nouvelle-Calédonie, cette région repose sur un réseau d’eau souterrain original et complexe, unique au monde.

Réserve du Mont Panié © Christine Fort
Réserve du Mont Panié © Christine Fort

La réserve de nature sauvage du Mont Panié

Autour du point culminant de la Nouvelle-Calédonie (1 627 m), cette aire protégée de 5 400 hectares a été créée en 1950. Cette réserve botanique exceptionnelle se caractérise par une mosaïque de formations forestières abritant une faune et une flore remarquable : kaoris, palmiers du genre Clinosperma, oiseaux (Méliphage noir, Pétrel de Tahiti), papillons, etc.

Parc provincial de la Côte oubliée © Martial Dosdane
Parc provincial de la Côte oubliée © Martial Dosdane

Le parc provincial de la Côte oubliée (Woen Vùù – Pwa Pereeù)

Situé sur la côte Sud-Est de la Grande Terre, entre Thio et Yaté, ce parc provincial créé en 2019 protège désormais 93 000 ha terrestres et 29 200 ha marins. C'est un véritable trésor de biodiversité qui abrite 20 % des forêts humides du territoire, 82 % d’espèces végétales endémiques et un patrimoine culturel et immatériel précieux. Ce classement a par ailleurs induit le gel d’une centaine de titres miniers.

En Nouvelle-Calédonie
46 %
du territoire est occupé par des forêts
En savoir plus
*Dugong dugong* © Hélène Udo
Dugong dugong © Hélène Udo

Le Dugong

Le Dugong (Dugong dugong), aussi appelé « vache marine » est un mammifère marin herbivore qui passe la majeure partie de son temps à brouter les herbiers marins. Longtemps chassé et braconné, il est également vulnérable face à la dégradation des habitats marins et aux activités humaines. La population néo-calédonienne de dugongs est estimée à environ 700 individus. Un plan d'action pour sa conservation a été mis en place en 2010. Il est animé depuis 2017 par le Conservatoire d'espaces naturels de Nouvelle-Calédonie.

Statut dans la Liste rouge mondiale : vulnérable.

*Syzygium acre* © Vanessa Hequet
Syzygium acre © Vanessa Hequet

Syzygium acre

Syzygium acre est un arbre cauliflore principalement observé dans le sud de la Grande Terre. Ses feuilles de très grande taille – parfois plus d’un mètre de long – sont rouge à mauve lorsqu’elles sont juvéniles. Sa floraison est caractéristique : les fleurs, d’une coloration rouge à rose, se trouvent par petits groupes directement le long du tronc.

Statut dans la Liste rouge mondiale : en danger.

*Ducula goliath* © Christine Fort
Ducula goliath © Christine Fort

Le notou

Plus gros pigeon arboricole du monde, le Notou (Ducula goliath) présente un plumage bleu gris, avec une pointe de pourpre sur les ailes, et ses yeux sont rouge vif. Il vit dans les forêts humides de la Grande Terre et contribue à sa régénération par dissémination des graines dont il se nourrit. Difficile à observer, il se repère toutefois facilement à son chant particulier, grave et sourd.

Statut dans la Liste rouge mondiale : non évalué.

*Pteropus ornatus* © Malik Oedin / IAC
Pteropus ornatus © Malik Oedin / IAC

Les Roussettes

Sur les quatre espèces de roussettes (chauves-souris frugivores et nectarivores) présentes en Nouvelle-Calédonie, trois en sont endémiques. La Roussette rousse (Pteropus ornatus) et celle du Pacifique (P. tonganus) sont des espèces-gibiers très prisées, dont la chasse est réglementée. Elles constituent aussi les proies des chats harets. Le déclin actuel de ces espèces emblématiques pourrait également engendrer la perte des aspects culturels et des services écosystémiques associés, comme la dissémination des graines et la pollinisation.

Statuts dans la Liste rouge mondiale : Pteropus ornatus (endémique) : vulnérable Pteropus tonganus : préoccupation mineure Pteropus vetulus (endémique): quasi-menacé Notopteris neocaledonica (endémique) : en danger.

*Neogymnochrinus richeri* © Pierre Lozouet / IRD
Neogymnochrinus richeri © Pierre Lozouet / IRD

Neogymnocrinus richeri

Ces dernières décennies, la prospection biologique des milieux profonds notamment des monts sous-marins a permis la découverte de fossiles vivants. Parmi eux, un crinoïde (Neogymnochrinus richeri), de la famille des Sclerocrinidae, datant du jurassique et supposée éteinte. Il a été retrouvé à la fin des années 80 sur la ride de Norflok.

Statut dans la Liste rouge mondiale : non évalué.

*Rhynochetos jubatus* © Olivier Gargominy / INPN
Rhynochetos jubatus © Olivier Gargominy / INPN

Le Cagou

Emblème de la Nouvelle-Calédonie, le Cagou (Rhynochetos jubatus), est un oiseau endémique qui ne vole pas mais court très vite, et dont le cri ressemble à l’aboiement d’un chien. Il vit dans les forêts humides de moyenne et haute altitude. Cette espèce est intégralement protégée.

Statut dans la Liste rouge mondiale : en danger.

*Nautilus sp.* © Claude Payri
Nautilus sp. © Claude Payri

Les Nautiles

Les nautiles sont considérés comme des fossiles vivants dont les ancêtres étaient proches des ammonites, éteintes à la fin de l’ère secondaire. Ils sont les seuls céphalopodes à posséder une coquille, comme les escargots. Habitants du fonds des océans, ils ont une durée de vie d'une vingtaine d'années et se caractérisent par une croissance lente et un faible taux de reproduction. Sept espèces de nautiles sont aujourd’hui connues, dont Nautilus macromphalus, qui est endémique à la Nouvelle-Calédonie.

Statut dans la Liste rouge mondiale pour Nautilus macromphalus : non évalué.

*Caretta caretta* © Bwara
Caretta caretta © Bwara

Les Tortues marines

Sur les sept espèces de tortues marines présentes dans le monde, trois fréquentent régulièrement les eaux calédoniennes : la Tortue Verte (Chelonia mydas), la Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) et la Tortue grosse tête ou Tortue caouanne (Caretta caretta)). Un plan d’action est en place depuis fin 2018, pour contribuer activement à la conservation des tortues marines et de leurs habitats, à l’échelle locale, régionale et internationale.

Statut dans la Liste rouge mondiale : Chelonia mydas : en danger Etretmochelys imbricata : en danger critique Caretta caretta : vulnérable.

*Melaleuca quinquenervia* © Christine Fort
Melaleuca quinquenervia © Christine Fort

Le Niaouli

Le Niaouli (Melaleuca quinquenervia), est un arbre utilisé en médecine et pour la construction, que l’on retrouve dans les milieux ouverts et anthropisés. Il se développe particulièrement bien dans les zones touchées par les incendies en raison de ses propriétés ignifuges. Indigène en Nouvelle-Calédonie, cette espèce a été introduite dans d’autres territoires comme la Guyane où elle présente un profil envahissant.

Statut dans la Liste rouge mondiale : préoccupation mineure.
Noms en langues kanak : itachou (paicî), pichöö (xârâcùù), bé (drubéa).

*Laticauda sp.* © Hélène Udo
Laticauda sp. © Hélène Udo

Les Tricots rayés

Sur les huit espèces de Tricots rayés (Laticauda sp.) connues au niveau mondial, deux sont présentes en Nouvelle-Calédonie dont une endémique. Largement répandus sur le territoire, ces serpents marins se nourrissent dans l’eau mais reviennent sur terre pour se reposer, digérer et pondre. Bien que porteurs d'un venin mortel, ils ne sont pas agressifs et au contraire plutôt craintifs. De fait, les morsures sont très rares.

Statut dans la Liste rouge mondiale pour les deux espèces présentes en Nouvelle-Calédonie : préoccupation mineure.

*Amborella trichopoda* © Vanessa Hequet
Amborella trichopoda © Vanessa Hequet

Amborella trichopoda

Arbuste des forêts humides, Amborella trichopoda est un taxon relique, considéré comme la plus ancienne des plantes à fleurs, son origine étant évaluée à 135 millions d’années avant notre ère. Elle est endémique de Nouvelle-Calédonie.

Statut dans la Liste rouge mondiale : Préoccupation mineure.

*Rhacodactylus leachianus* © Matthias Deuss
Rhacodactylus leachianus © Matthias Deuss

Le Gecko géant

Le Gecko géant de Nouvelle-Calédonie (Rhacodactylus leachianus) est le plus grand gecko au monde. D’un aspect massif, avec une queue courte et une peau plissée grise à brune, il peut atteindre 25,5 cm de long. Nocturne et arboricole, on le rencontre dans les forêts humides, et en densité plus importante sur les îlots non envahis par les chats. Il est encore régulièrement braconné pour le marché de la terrariophilie.

Statut dans la Liste rouge mondiale : préoccupation mineure.

*Megaptera novaeangliae* © Claire Garrigue - Opération Cétacé
Megaptera novaeangliae © Claire Garrigue - Opération Cétacé

La Baleine à bosse

Au cours de l’hiver austral, les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) viennent se reproduire en Nouvelle-Calédonie. L’archipel abrite ainsi une petite population qui fréquente les eaux du lagon mais également les monts sous-marins peu profonds de la zone économique exclusive. Des études scientifiques visent à mieux comprendre la migration des baleines depuis et vers l’archipel et à évaluer la connectivité au sein du parc et avec les populations voisines, dans l’objectif d’estimer le statut de cette population pour contribuer à sa conservation.

Statut dans la Liste rouge mondiale (pour la sous-population océanienne) : en danger.

*Sphaeropteris intermedia* © Benjamin Guichard / OFB
Sphaeropteris intermedia © Benjamin Guichard / OFB

Sphaeropteris intermedia

Sphaeropteris intermedia est une espèce de fougère arborescente endémique parmi les plus grandes au monde, elle peut atteindre 35 mètres de haut. Commune sur le territoire, cette plante est utilisée en médecine traditionnelle et son tronc très solide est également utilisé pour la sculpture ou la confection de sagaies.

Statut dans la Liste rouge mondiale : Préoccupation mineure.
Nom en langues kanak : Groubaï (drubéa).

*Sternula nereis* © Nathalie Baillon
Sternula nereis © Nathalie Baillon

La Sterne néreis

Ce petit oiseau marin présente un dos gris, un ventre blanc, une tête pourvue d'une calotte noire et un bec droit et pointu. Une sous-espèce de la Sterne néreis, (Sternula nereis exul) niche sur les îlots de Nouvelle-Calédonie, notamment dans le Lagon Sud, vers Koumac et aux îles Chesterfield. Cette sous-espèce est très menacée localement du fait de ses faibles effectifs de populations.

Statut dans la Liste rouge mondiale : non évalué.

*Agathis sp.* © Vanessa Hequet
Agathis sp. © Vanessa Hequet

Les Kaoris

Les Kaoris, sont des arbres de grande taille, dont le tronc peut atteindre un diamètre impressionnant. On peut ainsi observer un spécimen au tronc de 2,70 m de diamètre dans le parc de la Rivière Bleu.
La répartition du Kaori du mont Panié (Agathis montana) est restreinte à la forêt de nuage du massif du même nom, tandis que le Kaori de forêt (Agathis lanceolata) s'observe du sud de la Grande Terre jusqu'à Poya, voir Touho en Province Nord. Une troisième espèce (Agathis ovata) est cantonnée à la moitié Sud de la Grande Terre.

Statut dans la Liste rouge mondiale pour Agathis montana : en danger critique ; pour Agathis lanceolata : vulnérable.
Noms en langues kanak : Kaori du Mt Panié : Dayu Biik (nemi) ; Kaori de forêt : mugé (xârâcùù).

*Corvus moneduloides* © Christine Fort
Corvus moneduloides © Christine Fort

Le Corbeau calédonien

Le Corbeau calédonien (Corvus moneduloides) est un oiseau commun, endémique, familier des forêts mais fréquentant également les milieux plus ouverts. Il est surtout réputé pour son intelligence, puisqu’il est capable de fabriquer et d’utiliser des outils, notamment pour attraper ses proies dans la cavité des arbres.

Statut dans la Liste rouge mondiale : préoccupation mineure.

Histoire naturelle & temps forts

Entre -100 et -55 millions d’années

Dislocation du supercontinent Gondwana et séparation de la Nouvelle-Calédonie avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande

Entre - 1100 et -1050 ans

Arrivée des explorateurs Lapita par la mer : première occupation humaine du territoire

1774

Arrivée de James Cook, premiers contacts entre les kanaks et les européens

1940

Création de la première aire protégée de l'archipel, l'îlot Leprédour

2008

Inscription des lagons de Nouvelle-Calédonie au Patrimoine mondial de l'UNESCO

2008-2009

Publication des Codes de l'environnement des Provinces Sud et Nord

2014

Création du Parc marin de la mer de Corail ; Inscription des lacs du Grand Sud sur la liste des sites Ramsar

2016

Publication du Code de l'environnement de la Province des îles Loyauté

2016-2019

Expédition naturaliste "la Planète revisitée"

2019

Création du parc provincial de la Côte oubliée

Les forêts denses humides

Ces forêts dites « sempervirentes » couvrent un peu plus de 20 % du territoire, avec des massifs de plusieurs milliers d’hectares d’un seul tenant. Elles concentrent plus de 2 000 espèces végétales dont 80 % endémiques, et offrent un habitat à une faune diversifiée : oiseaux, reptiles, chauve-souris, insectes… Elles sont cependant victimes de fortes dégradations (incendies, exploitation minière, espèces exotiques envahissantes…).

Forêt tropicale humide sur l’île de Lifou, Nouvelle-Calédonie © Benjamin Guichard / OFB
Forêt tropicale humide sur l’île de Lifou, Nouvelle-Calédonie © Benjamin Guichard / OFB

Les récifs coralliens et les lagons

La Nouvelle-Calédonie possède la 2ème plus grande barrière de corail du monde, longue de 1 600 km et quasi-continue. D'une superficie totale de 23 400 km2, les récifs et lagons calédoniens sont parmi les plus étendus et les plus riches de la planète. La diversité observée en termes d’espèces, d'habitats et de structures récifales, y est exceptionnelle.
Chaque région et groupe d'île de la zone économique exclusive se caractérise par des assemblages uniques d'espèces et d'habitats coralliens. Ce constat renforce la nécessité de protection et de conservation du patrimoine naturel aussi bien à l'échelle locale qu'internationale.

Récif corallien de Nouvelle-Calédonie © Gregory Lasne
Récif corallien de Nouvelle-Calédonie © Gregory Lasne

Les maquis miniers

Occupant un peu moins du quart de la surface du territoire, les maquis miniers présentent une végétation très particulière du fait de la richesse du sol en minerais (fer, magnésium, nickel) et de sa pauvreté en éléments nutritifs.
La richesse floristique exceptionnelle qu'ils abritent (1 170 espèces à 89 % endémiques) peut être menacée par le développement de projets miniers et par les incendies. La faune locale, adaptée aux conditions de vie difficiles de ce milieu sec et rocailleux, compte principalement des insectes et des reptiles.

Maquis minier © Vanessa Hequet
Maquis minier © Vanessa Hequet

Les forêts sèches

Aussi dit « sclérophylle », ce type de forêt n’est plus présent que sur environ 175 km2, soit moins de 1 % du territoire et moins de 2 % de sa surface estimée d’origine. Localisées sur le littoral de la côte ouest, ces forêts sont très vulnérables, notamment aux aménagements agropastoraux, aux incendies et aux espèces exotiques envahissantes. Elles abritent une biodiversité élevée avec un taux d'endémisme de 60 %.
Un programme de conservation des forêts sèches, initié en 2001, est aujourd'hui coordonné par le Conservatoire d'espaces naturels de Nouvelle-Calédonie.

Forêt sèche © CEN Nouvelle-Calédonie
Forêt sèche © CEN Nouvelle-Calédonie

La mangrove

Forêt de bord de mer aux pieds dans l’eau, cette formation arborescente adaptée aux conditions de salinité des eaux, au manque d'oxygène et à l'instabilité des sols, est majoritairement située sur la côte ouest du fait de vastes plaines propices à son installation. Elle couvre 258 km2 sur l'ensemble de l'archipel.

Protection contre l’érosion, les tempêtes, la sédimentation dans le lagon, zone de nurserie pour de nombreux organismes, épuration de l’eau : les services rendus par cet écosystème sont nombreux et précieux.

 Mangrove © Christine Fort
Mangrove © Christine Fort

Les herbiers de phanérogames marines

Exposées aux activités humaines et vulnérables, ces prairies sous-marines occupent près de 940 km² de zones côtières peu profondes. On y compte 11 espèces de phanérogames marines parmi les 70 connues au niveau mondial. Habitat et source de nourriture pour de nombreuses espèces (dugong, tortues…), ces herbiers revêtent également une importance socio-économique en abritant diverses espèces pêchées, telles que les holothuries. En outre, elles protègent le littoral en fixant les sédiments et joueraient un rôle important dans la régulation du climat (stockage de carbone).

Herbier de phanérogames © Claude Payri
Herbier de phanérogames © Claude Payri

Les grandes algueraies à Sargasses

Forêts sous-marines, ces formations d’algues brunes où dominent les sargasses colonisent les dalles rocheuses du fond des lagons et forment une canopée d’une hauteur de plus d’un mètre sous la surface de l’eau. Véritables oasis, ces algueraies jouent un rôle essentiel pour le cycle biologique de différentes espèces animales, de micro et macroalgues. Encore mal connues, ces zones de transition écologique entre les zones littorales et récifales représentent un enjeu important pour le fonctionnement des récifs et lagons.

Sargasses © G. Geoffray / IRD
Sargasses © G. Geoffray / IRD

Les fonds de baie envasés

Le long du littoral de la Grande Terre se trouvent des baies protégées, aux fonds constitués de sédiments fins, souvent vaseux. Certains sont chargés en terre rouge provenant des sols naturellement délavés, d'autres ont une charge terrigène accrue par les activités humaines.

Une communauté de coraux spéciale vit dans ces habitats singuliers, comme l’espèce endémique, Cantharellus noumeae ou Acropora tortuosa, qui produit du mucus piégeant les sédiments ou encore Catalaphyllia jardinei, qui étale ses polypes mous et colorés.

Espèces coralliennes spécifiques des fonds de baie envasés © F. Benzoni / IRD
Espèces coralliennes spécifiques des fonds de baie envasés © F. Benzoni / IRD
Mont Dzumac © Hélène Udo / OFB
Mont Dzumac © Hélène Udo / OFB
En Nouvelle-Calédonie
19 %
des récifs coralliens sont en diminution
En savoir plus

Une richesse en biodiversité soumise à de fortes pressions

La Nouvelle-Calédonie présente une flore et une faune remarquables, avec des taux d'endémisme très élevés. Trois principales menaces pèsent sur cette biodiversité : les incendies de forêts, les activités minières et les espèces exotiques envahissantes. S'y ajoutent d'autres menaces anthropiques liées à l'aménagement du territoires ou encore les pollutions.

Forte de 25 à 30 % des réserves mondiales de nickel, la Nouvelle-Calédonie a comme principale activité économique l'exploitation de cette ressource. Cette exploitation est cependant à l’origine d’impacts notables sur la biodiversité terrestre et marine (érosion, sur-sédimentation…). La réhabilitation des zones exploitées est également un enjeu important.

Les incendies de forêt sont particulièrement dévastateurs sur le territoire. Les épisodes sont fréquents et les moyens de lutte limités au regard des enjeux environnementaux. Plusieurs dizaines de milliers d’hectares sont brûlés chaque année. Outre la destruction de la flore, les incendies favorisent la colonisation d’espèces exotiques envahissantes, dégradent la ressource en eau et menacent également les populations humaines.

Les espèces exotiques envahissantes impactent fortement tous les écosystèmes. Plus de 2 000 espèces végétales, plus de 500 invertébrés et une quarantaine de vertébrés ont ainsi été introduits sur le territoire (dont 36 des 100 espèces considérées comme parmi les plus envahissantes au monde). Une stratégie de lutte pays contre les espèces exotiques envahissantes dans les espaces naturels de Nouvelle-Calédonie est en place depuis 2016.

A une toute autre échelle, l’impact des changements climatiques sur les écosystèmes calédoniens soulève également de nombreuses questions.

Une règlementation environnementale plurielle

Une même thématique relève le plus souvent de compétences « croisées » entre divers acteurs institutionnels. Chaque Province réglemente, contrôle et veille à la bonne application des réglementations environnementales mises en œuvre localement, sur son propre domaine géographique. Chacune dispose de son propre Code de l’environnement.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie réglemente et exerce quant à lui un droit d'exploration, d’exploitation, de gestion et de conservation des ressources naturelles, biologiques et non biologiques sur l’ensemble de la zone économique exclusive.

Par ailleurs, toutes les questions relatives à l’environnement ne peuvent s’envisager sans y intégrer une dimension coutumière et culturelle, composantes spécifiques fortes du territoire.

Toutes ces réglementations sont évolutives et régulièrement mises à jour et complétées, avec une volonté de cohérence à souligner entre les différents acteurs impliqués.
Dans ce cadre, et au-delà des actions menées directement par les gestionnaires, d’autres acteurs publics et privés interviennent activement sur le terrain avec pour objectif la préservation de l’environnement (instituts de recherche, chambres consulaires, agences, GIP, associations, ONG).

Cascades du Bras d’Annette à Grand Etang, La Réunion © Philippe Gourdain
territoire suivant
La Réunion