Carte Saint-Pierre-et-Miquelon

L'étang du Bois brûlé © Nathalie de Lacoste

Saint-Pierre-et-Miquelon,
un archipel subarctique

Saint-Pierre-et-Miquelon
L'étang du Bois brûlé © Nathalie de Lacoste

Forêts boréales, landes et tourbières

A quelques kilomètres au sud de Terre-Neuve (Canada), l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon se compose de trois îles principales : Saint-Pierre, où se concentre la majorité de la population, et les îles de Miquelon et Langlade reliées entre elles par un isthme de sable. Le brassage des eaux du courant froid du Labrador et des eaux plus chaudes du Gulf Stream, ont pour résultat que l'archipel présente des écosystèmes remarquables, aussi bien du côté terrestre (forêt boréale, tourbières, landes à éricacées) que marin (bancs de maërls, bancs de modioles). L’archipel accueille également d’impressionnantes colonies d’oiseaux marins qui viennent s’y reproduire, et ses eaux sont fréquentées par de nombreux mammifères marins.

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242
km2
Superficie terrestre
12 300
km2
Superficie marine
5 974
habitants en 2019

240

m
point culminant, Morne de la Grande Montagne

Quelques repères à Saint-Pierre-et-Miquelon

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Carte Saint-Pierre-et-Miquelon

Lieux d’intérêt

Grand Barachois © DTAM 975

Grand Barachois © DTAM 975

Le Grand Barachois

Cette lagune de 1 000 ha au sud de Miquelon est bordée de marais et communique avec la mer par un goulet au sud-est. La lagune et les marais sont d’une importante richesse tant faunistique que floristique. Ses bancs de sable accueillent notamment la plus importante colonie reproductrice de phoques veaux-marins du territoire français. Un plan de gestion du site a été validé en 2011 visant à y protéger les espaces naturels remarquables tout en assurant autant que possible leur ouverture au public.

Vue aérienne de l'isthme © DR

Vue aérienne de l'isthme © DR

L’isthme

Cette bande de sable de 12 km de long relie les îles de Miquelon et Langlade depuis la fin du 18e siècle. Les dunes colonisées par la végétation sont désormais longées par une piste permettant d'accéder à l'île de Langlade, habitée uniquement en période estivale. L’isthme est actuellement de plus en plus menacé par l’érosion et il est probable qu’il se rouvre dans les prochaines décennies.

L'îlot du Grand Colombier © Nathalie De Lacoste

L'îlot du Grand Colombier © Nathalie De Lacoste

Le Grand Colombier

Cet ilot situé au nord de l’île de Saint-Pierre est un site de nidification remarquable. Il accueille une grande part des populations d’oiseaux marins nicheuses de l’archipel, voire la totalité des couples pour certaines espèces comme l’Océanite cul-blanc (Hydrobates leucorhous) ou le Macareux moine (Fratercula arctica). Pour ces deux espèces, il s’agit de colonies parmi les plus importantes au niveau mondial.

Anse du Gouverneur, Langlade © Doriane Blottière

Anse du Gouverneur, Langlade © Doriane Blottière

Langlade

Reliée à Miquelon par l’isthme, l’île de Langlade n’est habitée qu’à la belle saison. Les résidences secondaires sont majoritairement réparties autour de l’anse du Gouverneur, mais l’île compte également quelques cabanes de chasses plus isolées. La forêt boréale y est étendue, recouvrant presque 20 % de l’île, mais c’est également là qu’elle est le plus impactée par le cerf de Virginie. On y trouve également la seule rivière de l’archipel, la Belle Rivière.

Lieux d'intérêt
À Saint-Pierre-et-Miquelon
7

espèces sur les 100 considérées comme les plus envahissantes au monde sont présentes sur le territoire

En savoir plus
Plate-bière *Rubus chamaemorus* © Doriane Blottière - Patrinat

Plate-bière Rubus chamaemorus © Doriane Blottière - Patrinat

La Plate-bière

La Plate-bière, ou Ronce des tourbière (Rubus chamaemorus) est une plante vivace rampante très commune sur l’archipel. Au printemps, elle couvre le sol de petites fleurs blanches à cinq pétales. Son fruit comestible, qui ressemble à une framboise, très apprécié localement, est consommé le plus souvent en confiture ou en liqueur.

Statut dans la Liste rouge mondiale : préoccupation mineure.

Sarracénie pourpre *Sarracenia purpurea* © Doriane Blottière - Patrinat

Sarracénie pourpre Sarracenia purpurea © Doriane Blottière - Patrinat

La Sarracénie pourpre

Plante herbacée carnivore caractéristique des tourbières, la Sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea) est l’emblème de l’île voisine de Terre-Neuve. Ses feuilles en forme d’urne, disposées en rosette, sont ouvertes vers le ciel et se remplissent d’eau de pluie dans laquelle se noient de petits invertébrés. Sa fleur se compose de cinq pétales rose foncé, courbés vers l’intérieur autour d’un style imposant en forme d’étoile. On trouve plusieurs autres espèces de plantes carnivores dans les tourbières de l’archipel, dont deux espèces de Drosera.

Statut dans la Liste rouge mondiale : non évalué.

Pluvier siffleur *Charadrius melodus* en période de reproduction © Patrick Hacala

Pluvier siffleur Charadrius melodus en période de reproduction © Patrick Hacala

Le Pluvier siffleur

Le Pluvier siffleur (Charadrius melodus) est un petit oiseau limicole, dont la couleur du plumage se confond avec le sable et les graviers des plages où il se nourrit et niche. Quelques couples nicheurs étaient observés par le passé sur les plages de l’isthme, cependant le dérangement important causé par l’activité humaine durant l’été a entraîné sa disparition. Faute de dispositifs de protection, la dernière nichée observée en 2019 a été un échec. Par la suite, seul un individu a été observé en 2020 et 2021.

Statut dans la Liste rouge mondiale : quasi menacé.

*Botrychium multifidum* © Serge Muller - MNHN

Botrychium multifidum © Serge Muller - MNHN

Les Botryches

Dans les pelouses sableuses d’arrière-dune se cachent plusieurs espèces rares de botryches, comme le Botryche à feuille de rue (Botrychium multifidum). Il s’agit de petites fougères vivaces dont le nom provient du grec « botrus » signifiant grappes, qui se réfère à l’aspect de ses fructifications.

Statut dans la Liste rouge mondiale Botrychium multifidum : espèce non évaluée.

Sapin Baumier *Abies balsamea* © Nathalie De Lacoste

Sapin Baumier Abies balsamea © Nathalie De Lacoste

Le Sapin baumier

Le Sapin baumier (Abies balsamea) est le conifère dominant de la forêt boréale de Saint-Pierre-et-Miquelon (plus de 80% du peuplement). Caractéristique des forêts boréales nord-américaines, il est parfois accompagné d’autres conifères moins fréquents (Epicéa blanc, Epicéa noir, Mélèze laricin…). Ses populations sont en régression car, en plus de subir des attaques fréquentes de pestes forestières, la croissance des jeunes sapins est entravée par la consommation des bourgeons et des jeunes pousses par le Cerf de Virginie. La régénération de la forêt boréale en est grandement impactée, sa superficie ayant diminué de 35 % depuis 1952.

Statut dans la Liste rouge mondiale : préoccupation mineure.

Lièvre arctique *Lepus arcticus* © Daniel Koelsch - DTAM 975

Lièvre arctique Lepus arcticus © Daniel Koelsch - DTAM 975

Les lièvres

Le Lièvre américain (Lepus americanus) et le Lièvre arctique (Lepus arcticus) ont été introduits pour la chasse respectivement en 1881 et 1982. Présents sur les trois îles, ils occupent des milieux différents : le Lièvre américain se concentre dans les milieux forestiers, sur lesquels il exerce une pression non négligeable, tandis que le Lièvre arctique préfère la végétation de la toundra, formée d’arbustes à éricacées, de lichens et de mousses.

Statut local : espèces introduites.

La Linnée boréale *Linnaea borealis* © Serge Muller - MNHN

La Linnée boréale Linnaea borealis © Serge Muller - MNHN

La Linnée boréale

Reconnaissable à sa floraison en clochettes roses, la Linnée boréale (Linnaea borealis) est une herbacée abondante dans la forêt boréale.

Statut dans la Liste rouge mondiale : espèce non évaluée.

Jeune phoque veau marin *Phoca vitulina* © Daniel Koelsch - DTAM 975

Jeune phoque veau marin Phoca vitulina © Daniel Koelsch - DTAM 975

Les phoques

Quatre espèces de phoques fréquentent les eaux de Saint-Pierre-et-Miquelon : le Phoque veau-marin (Phoca vitulina), le Phoque gris (Halichoerus grypus), et, plus rarement observés, le Phoque à capuchon (Cystophora cristata) et le Phoque du Groenland (Pagophilus groenlandicus). Seul le phoque veau-marin s'y reproduit. C’est sur les bancs de sable de la lagune du Grand Barachois qu’ils se regroupent en plus grand nombre, mais ils peuvent être observés sur toutes les côtes de l'archipel. Les effectifs locaux de phoques (toutes espèces confondues) sont estimés à 2 000 individus, ce qui en fait la plus importante population de France.

Statut dans la Liste rouge mondiale : vulnérable pour le Phoque à capuchon, préoccupation mineure pour les trois autres espèces.

Diapensine de Laponie *Diapensia lapponica* © DTAM 975

Diapensine de Laponie Diapensia lapponica © DTAM 975

La Diapensine

La Diapensine de Laponie (Diapensia lapponica) est une plante typique de la toundra arctico-alpine de l’archipel. Sa forme en coussinet est adaptée aux conditions climatiques très ventées de ce milieu.

Statut dans la Liste rouge mondiale : espèce non évaluée.

Cerf de Virginie *Odocoileus virginianus* © DTAM 975

Cerf de Virginie Odocoileus virginianus © DTAM 975

Le Cerf de Virginie

Peu de mammifères terrestres sont indigènes de l’archipel. Le Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) a été introduit à Miquelon et Langlade en 1953 pour la chasse. L’espèce n'est en revanche pas présente sur l’île de Saint-Pierre. Grâce à leurs importantes capacités d’adaptation et à l’absence de prédateur naturel, les populations de cerfs se sont largement développées et compromettent désormais la régénération de la forêt boréale en consommant les bourgeons terminaux et les jeunes pousses d’arbres.

Statut local : espèce introduite.

Océanite Cul-blanc *Hydrobates leucorhous* © U.S. Fish and Wildlife Service

Océanite Cul-blanc Hydrobates leucorhous © U.S. Fish and Wildlife Service

L'Océanite cul-blanc

L’Océanite Cul-blanc, ou Pétrel Cul-blanc (Hydrobates leucorhous) est un petit oiseau marin, qui doit son nom à son croupion couvert d’une large tâche blanche. Le reste de son plumage est brun à noir, à l’exception d’une bande plus claire sur les ailes. La colonie nicheuse au Grand Colombier est parmi les plus grandes du monde, avec 200 000 couples recensés.

Statut dans la Liste rouge mondiale : vulnérable.

Macareux moine *Fratercula arctica* © Bruno Letournel - OFB

Macareux moine Fratercula arctica © Bruno Letournel - OFB

Le Macareux moine

Environ 10 000 couples de Macareux moine (Fratercula arctica), nommé localement « Calculot », nichent sur l’île du Grand Colombier entre avril et août. Les nids sont construits dans des terriers creusés sur les pentes de l’ile, un seul œuf y est pondu chaque année et les deux parents partagent la couvaison. L’espèce hiverne ensuite en haute mer.

Statut dans la Liste rouge mondiale : vulnérable.

espèces

Histoire naturelle & temps forts

-3 000

Premières traces d’occupation par les peuples amérindiens (retrouvées à l’Anse à Henry)

XVIe siècle

Premiers explorateurs arrivés d'Europe

1535

Prise de possession française des îles par Jacques Cartier

17e siècle

Première installation permanente des pêcheurs bretons, normands et basques

18e siècle

Fermeture naturelle de l’isthme - la France et l'Angleterre se disputent l'archipel

1815

Second Traité de Paris reconnaissant définitivement la souveraineté française sur l’archipel

1816-1819

Premières études de la flore de l’archipel par Jean-Marie Bachelot de la Pylaie

1881

Introduction volontaire du Lièvre d’Amérique pour la chasse

1953

Introduction du Cerf de Virginie pour la chasse

1985

Disparition de l’archipel du Lagopède des saules (Lagopus lagopus), oiseau caractéristique des forêts boréales

1988 - 1992

Projet de Réserve naturelle nationale sur le Grand Barachois, finalement abandonné

1992

Moratoire de suspension de la pêche à la morue par le Canada

2007

Création du Conseil Scientifique Territorial du Patrimoine Naturel (CSTPN) et projet de Réserve naturelle nationale du Grand Colombier - Création des premières ZNIEFF

2017

Ouverture de la Maison de la nature et de l'environnement

2019

Dernière nichée connue du Pluvier siffleur sur l'archipel

Les landes et la toundra

Au-dessus des forêts, les végétaux ligneux adoptent un port prostré et laissent place à des landes dominées par les éricacées au port rampant, dont le Kalmia à feuilles étroites (Kalmia angustifolia). Aux altitudes les plus élevées, cette formation laisse place à une toundra adaptée aux conditions très venteuses, typique des milieux alpins ou arctiques.

Paysage de toundra © DTAM 975

Paysage de toundra © DTAM 975

Les marais tourbeux et les tourbières

Ces zones humides occupent des superficies importantes sur l'archipel. Caractérisées par la formation et l’accumulation de tourbe, parfois sur plusieurs mètres d’épaisseur, elles présentent des groupements végétaux remarquables et variés, parmi lesquelles on trouve des sphaignes, des mousses, ainsi que des orchidées et des plantes carnivores.

Tourbière près de l’étang de Richepomme © Nathalie de Lacoste

Tourbière près de l’étang de Richepomme © Nathalie de Lacoste

La forêt boréale

La seule forêt boréale du territoire français se trouve à Saint-Pierre-et-Miquelon. Fortement dégradée par les herbivores introduits, cette forêt présente une végétation arborescente dans les vallées abritées mais se limite à une strate arbustive ou rampante dans les secteurs exposés aux vents. Dominée par les conifères, on y retrouve le caractéristique Sapin baumier (Abies balsamea), l’Epinette blanche (Picea glauca), l’épinette noire (Picea mariana), dans certains milieux tourbeux le Mélèze laricin (Larix laricina), seul conifère qui perd ses épines en hiver, ou encore, bien que rare sur Langlade et Miquelon, l'If du Canada (Taxus canadensis) sous sa forme rampante.

Forêt boréale © DTAM 975

Forêt boréale © DTAM 975

Les dunes sableuses et cordons de galets

Espèces pionnières et graminées colonisent ces milieux littoraux souvent fragilisés par les dégradations (travaux, incendies, pâturages). Espèce typique de ces milieux dunaires, l’oyat (ou Ammophile à ligule courte, Ammophila breviligulata) joue un rôle essentiel dans la fixation des dunes et limite l’érosion. En arrière dune, une grande diversité d’espèces indigènes, parfois très rares, cohabitent avec des graminées introduites et naturalisées.

Buttereaux dunaires de l'isthme © DTAM 975

Buttereaux dunaires de l'isthme © DTAM 975

Les bancs de maërl

Malgré son apparence, le maërl n’est pas constitué de coraux mais d’algues rouges calcaires, vivant sur les fonds sédimentaires sans y être fixées. Leur croissance est très lente et s’accompagne d’une longévité exceptionnelle, certains brins de maërl peuvent être âgés de 1 000 ans ! Ils peuvent constituer de vastes bancs, parfois sur plusieurs mètres d’épaisseurs. Le maërl ayant besoin de lumière pour vivre, l'entassement des thalles provoque la mort et le blanchissement des couches inférieures, seule la couche supérieure restant vivante et colorée. Les bancs de maërl constituent un support à une biodiversité remarquable car leur structure fournit une large gamme de micro-habitats pour les espèces inféodées habituellement aux milieux rocheux (anémones, éponges etc.) ainsi qu’une zone de nurserie et de recrutement pour de nombreuses espèces (mollusques, poissons, crustacés, etc.). Cet écosystème encore largement méconnu est très vulnérable face aux engins de pêche trainant, aux espèces invasives et aux activités modifiant la turbidité de l’eau.

Bancs de maërl © Erwan Amice - CNRS

Bancs de maërl © Erwan Amice - CNRS

Les bancs de modioles

Les modioles (Modiolus modiolus) sont des mollusques bivalves filtreurs de grande taille (ils peuvent atteindre 23 cm de long). C’est une espèce arctico-boréale de croissance lente et de durée de vie longue. Fixés sur tous types de substrats, les modioles forment de vastes moulières qui fournissent un habitat complexe servant de support et d’abris à une multitude d’espèces : échinodermes, annélides polychètes, gastéropodes, crustacés et poissons.

Bancs de maërl et de modioles © Erwan Amice - CNRS

Bancs de maërl et de modioles © Erwan Amice - CNRS

Écosystèmes
Paysage enneigé de Saint-Pierre-et-Miquelon © Bruno Letournel - Office français de la biodiversité

Paysage enneigé de Saint-Pierre-et-Miquelon © Bruno Letournel - Office français de la biodiversité

À Saint-Pierre-et-Miquelon
13 %

du territoire est occupé par des forêts

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L'impact de l'urbanisation

La population de l’archipel réside majoritairement à Saint-Pierre et à Miquelon. Au début restreinte aux zones portuaires, la ville s’est beaucoup étendue en périphérie ces dernières années, ce qui n’est pas sans causer des problèmes, puisqu’aucune infrastructure de traitement des effluents domestiques n’existe, mais également en matière de gestion des déchets et de dérangement de la faune et de la flore (piétinement). L’île de Langlade n’est occupée qu’en saison estivale, cependant l’expansion de la construction de maisons secondaires s’accompagne des mêmes préoccupations.

La disparition de la forêt boréale

Depuis 1952, la forêt boréale de l’archipel a perdu 35 % de sa surface. Elle subit la pression des herbivores introduits (Cerf de Virginie et lièvres) qui entravent sa régénération en consommant les jeunes arbres et les bourgeons. Cette pression se combine à celle des pathogènes (puceron lanigère, tordeuse des bourgeons de l’épinette, diprion) et aux conséquences du réchauffement climatique (dont la modification du régime des précipitations et de l’enneigement). Un plan de gestion forestière et des opérations d’accompagnement de la régénération des arbres ont été mis en place, mais elles ne seront pas suffisantes en l’absence d’une diminution de la pression exercée par les cerfs.


D’autres espèces introduites envahissantes impactent les écosystèmes de l’archipel, en particulier la Renouée du Japon (Reynoutria japonica) et le Séneçon Jacobée (Jacobaea vulgaris). Ces deux espèces s’installent particulièrement dans des milieux dégradés.
Les espèces exotiques marines sont également une préoccupation, en particulier les populations de Crabe vert (Carcinus maenas), en augmentation, qui pourraient dégrader les herbiers à zostères et exercer une pression de prédation importante sur les mollusques et crustacés.

La chasse et la pêche, des pratiques très populaires

De nombreux habitants de l’archipel pratiquent la chasse, elle représente cependant une question délicate. Concernant les mammifères introduits, elle permet d'un côté leur régulation, mais de l'autre elle justifie également leur maintien. La pression de chasse exercée à l’heure actuelle ne permet pas un équilibre gibier-forêt satisfaisant, qui permettrait à la forêt de se régénérer.

La chasse s’exerce également sur les oiseaux, dont des espèces migratrices. La question du maintien de la chasse à l’Eider à duvet (Somateria mollisima), au statut quasi-menacé au niveau mondial et dont les populations nord-américaines sont dans un mauvais état de conservation, fait débat.

Au niveau marin, depuis l’effondrement des populations de morue des bancs de Terre-Neuve par la surpêche dans les années 70 à 90, la pression de la pêche a grandement diminué. Cependant la pêche au filet du Saumon Atlantique capture accidentellement de nombreux oiseaux et mammifères marins. La pêche au homard, pratiquée de mai à août et d’octobre à décembre, est régulée par des quotas. La pêche de loisir est très pratiquée par les habitants.

L'absence d'aires protégées

Le territoire est pour le moment le seul d’outre-mer français à ne disposer d’aucun dispositif de protection réglementaire (hormis les réserves de chasse et de faune sauvage et des zones gérées par le conservatoire du littoral). Après l'abandon d'un premier projet de Réserve naturelle du Grand Barachois au début des années 90, un projet de création de Réserve naturelle sur le Grand Colombier a été lancé en 2007. Malgré un avis favorable du Conseil national de protection de la nature, ce projet n'a pour le moment pas abouti.

Les zones à enjeux

Sur l’archipel, 40 Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), abritant au moins une espèce ou un habitat naturel remarquable ou rare, ont été délimitées. Cela couvre 95 % du territoire terrestre et traduit la richesse et la valeur écologique des écosystèmes de ces îles, toutefois ce statut n'engendre pas de protection juridique. Actuellement, seules des espèces de chauves-souris, de mammifères marins, d’oiseaux et de tortues marines bénéficient d’une protection réglementaire.

enjeux
Vue sur Alofi depuis Futuna © Tristan Berr
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Wallis-et-Futuna